L’évolution personnelle
Nous ressentons tous un profond besoin d’évoluer, de progresser au cours de notre existence. Certains psychologues expliqueront ce besoin par un prolongement des forces qui habitent l’enfant et le poussent à apprendre, à s’adapter au milieu et à son entourage. L’adulte atteindrait une forme définitive, où cette poussée devrait faire place à une position plus stable, le désir de progression cédant le pas au besoin de mettre les valeurs acquises dans l’enfance au service de la société. C’est là en fait un modèle socio-capitaliste : les valeurs accumulées doivent être rentabilisées pour le bien de la communauté.
Il est possible de voir les choses tout autrement. L’existence serait le creuset d’une alchimie de la conscience commençant dès l’enfance par l’apprentissage de la réalité. Non seulement de la réalité matérielle (visages, corps, nourriture, objets, volumes, dessins…), mais principalement de la réalité transcendante.
On dit en effet que l’enfant vit dans un monde de magie, monde dont il devrait se distancer pour devenir adulte. Le modèle s’inverse lorsqu’on sait que cette magie n’est pas une fantasmagorie, mais une authentique préfiguration de la réalité : il annonce un accès possible, à travers les facultés extrasensorielles, à la dimension transcendante.
L’enfant aurait, sous la forme de cette aspiration au magique, l’intuition innée de l’existence de cette dimension. Une intuition essentielle qui devrait se maintenir tout au long de l’existence et guider l’évolution personnelle : la sensation de magie, apparaissant ou disparaissant suivant que les situations sont favorables ou non au pogrès spirituel, indique ainsi comme un fanal qui s’allume ou qui s’éteint la direction que doit suivre la destinée pour s’accomplir pleinement.
Le véritable adulte serait dans ce cas non pas celui qui a perdu cette aspiration au magique, mais qui l’aurait au contraire intégrée et actualisée dans sa personnalité. Retrouver ces valeurs nécessite un travail sur soi, notamment sur l’ego qui rivalise avec le magique déjà chez l’enfant. Le dépassement de l’ego laisse alors la voie libre au développement de l’extrasensoriel. Les archétypes balisent le cheminement spirituel, qui se reconnaît au sentiment de bonheur, d’accomplissement, et de magie – comme celle que l’on recherche dans les temples ou les cathédrales sans forcément l’y trouver.
Ainsi se trace spontanément la voie d’une évolution personnelle authentique…